Dans la série de mes articles sur la série (:)) Twin peaks (puisque je l’ai commencée la semaine dernière) voici mon second papier. Je vais donc vous parler aujourd’hui du style de Twin Peaks, et vous aurez un petit cadeau à la fin de mon article.
Twin Peaks mélange plusieurs genres : on part d’un assassinat dans le fin fond d’une bourgade américaine . A priori, on est donc dans le cadre d’une enquête policière. Pourtant, peu à peu, la série va s’imprégner de surnaturel, d’abord par l’intermédiaire du personnage de Dale Cooper, agent du FBI qui a étrangement recours à ses rêves, la philosophie bouddhiste, et autres croyances farfelues pour résoudre ses énigmes. Certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes choquer et amènent parfois la série aux frontières du réel de l’horreur. La série se veut volontiers parodique, référentielle, parfois drôle. Certaines interrogations demeurent à la fin de la seconde et dernière saison. Qui connaît David Lynch reconnaîtra aisément son style : Twin Peaks est une série à clés, et c’est pour cela qu’elle est inclassable. C’est ce que j’ai aimé en premier lieu.
Voici une des scènes les plus emblématique du désordre baroque organisé régnant sur la série, celle du rêve de Dale Cooper, avec l’apparition de Laura Palmer et celle du nain interprêté par Michael J. Anderson :
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Pour cette scène, les acteurs ont joué à l’envers, en apprenant leur texte à l’envers également. Et la scène a été renversée ensuite pour la diffusion, ce qui explique la façon dont les personnages bougent ou parlent. Certains auraient tôt fait de dire qu’il ne s’agit là que d’un gadget avant gardiste et provocateur : cela ajoute en tout cas au mystère des personnages et de l’intrigue. C’est peut-être ce mélange des genres, cette façon atypique de décrire les événements, les décors et les personnages qui fait que, malgré des passages vraiment kitchs (voir plus bas), la série n’a probablement jamais été égalée, et n’a pas vraiment vieilli. Son âge lui apporterait presque un cachet supplémentaire. La série se DISTINGUE clairement de tout ce qui a été fait jusqu’à présent : c’est à dire avant elle, pendant, et depuis elle. Le scénario est complexe, riche, intelligent.
Voici maintenant le moment le plus kitch de la série :
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Il me reste à vous parler de l’esthétique de la série, et des personnages et acteurs. Vous hésitez encore à la voir ? La revoir ? 😉
Pour l’instant, je n’ai vu que le pilote et les 3 premiers épisodes. Je dirai que c’est… déroutant. Il y a une sorte d’étrangeté qui suinte sur chaque personnage. Pourquoi Nadine, la femme borgne, est-elle obsédée par la fabrication de tringles à rideau silencieuses? Et cette autre habitante, pourquoi se balade-elle partout avec une bûche?
Le personnage de Nadine, vous le verrez, évolue particulièrement. C’est à mon sens un personnage qui est dans l’histoire, et s’adapte à elle, pour la débloquer à des moments opportuns. La femme à la bûche est une présence particulière, c’est elle qui procure cette drôle d’ambiance au film, en dehors des périodes de rêves de l’agent Cooper. Sa bûche, c’est comme une mise en abîme je pense : le personnage est étrange en lui-même, et la bûche dans ses bras est une étrangeté supplémentaire.
Je ne sais si vous visionnez les épisodes avec ou sans les annonces de la femme à la bûche. Ces moments sont très importants : le personnage semble détenir un secret obscur, (obscur y compris pour lui-même), et la bûche semble détenir aussi des secrets insondables…
Je crois que le cinéma de David Lynch est un mystère : et que Twin Peaks est le plus fort d’entre eux.
Qu’en pensez-vous ?
Car malgré tout.. (d’ailleurs où en êtes-vous ?) avouez que vous êtes intriguée, et que vous voulez connaître la suite, et que vous vous attachez à quelques uns des personnages ?.. 😉