L’histoire se passe au Japon, dans un temps reculé. Dysseëry est promise à Phorée, riche artisan des nuirons. Il est le seul à pouvoir l’épouser puisque Dyssëry a la réputation d’être dépravée depuis qu’elle a joué au théâtre, chose que seuls les hommes peuvent se permettre sans dommages.
Lors de son mariage, rudement convoité par ses parents honteux et désireux de « placer » leur fille, Phorée fait la promesse, entre autres, de punir sa femme si elle se conduit mal. En contrepartie, rien n’est demandé à l’épouse. Même pas son consentement.
Voyage aux ombres ne compte pas moins de 59 planches grand format durant lesquels une femme tente d’échapper à la vie qu’on lui destine, celle des hommes, quitte à se coltiner avec les morts de toutes espèces, et avec la mort tout court. Le suicide au Japon est très courant, puisqu’ancré dans dans la culture du pays comme un code d’honneur.
Voyage aux ombres aborde donc un thème doublement important : le suicide lié à la condition des femmes. Cependant, les 3 auteurs abordent ces sujets avec humour, en mêlant fantastique et merveilleux. La perle de la BD, c’est cette point d’ironie succulente : le seul personnage masculin à vouloir protéger la belle tout au long de son aventure est un démon lubrique, qui ne pense qu’à voir ses fesses !
Une BD hilarante et extrêmement riche en couleurs, à tous les sens du terme.
Voyage aux ombres, Arleston – Alwett – Augustin, Editions Soleil, Mai 2011, 62 pages, 19,95 euros.
Wahoo, tu me donnes sacrément envie de découvrir cet album !
Tant mieux ! Mais je sais ce que je vais t’offrir en attendant suite au concours Japon ! 🙂 Mon coup de coeur ! Tu ne le regretteras pas ! 🙂