Qui n’a jamais rêvé de gagner le gros lot ? Allez.. juste un instant. Histoire de changer sa robe contre une garde-robes haute couture (pour les femmes), de se payer une voiture de luxe (pour les hommes), de s’acheter les derniers gadgets high-tech à la mode (pour les geeks)… Rêver.
Rêver. C’est ce que fait Jocelyne, mariée à Jocelyn. Tous deux parents d’une fille, un garçon, et un ange parti trop tôt. Tous deux vivant modestement.
Lui rêve continuellement de s’acheter un bolide, et un écran plat géant. De son côté, Jocelyne regarde la réalité par le prisme de son œil de mère amputée d’un enfant, héritière d’une mercerie qui fait son chiffre depuis qu’elle a ouvert un blog. Son passe-temps, en dehors de la mercerie, c’est discuter avec ses copines les jumelles, en quête d’une paire d’hommes idéaux.
Encore un rêve que ces deux filles conjuguent avec l’espoir de gagner le loto, auquel elles jouent chaque semaine avec cérémonie.
Mais qui sait si un jour le jackpot ne pourrait pas tomber entre les mains de qui ne s’y attend pas du tout ? Et si le pactole était destiné à quelqu’un qui en aurait peur ? Quand on peut assouvir tous ses désirs, est-il possible de rêver encore ? Et que deviendrait la vie sans la cruelle inaccessibilité des envies ?
Grégoire Delacourt parvient avec une histoire simple, à peindre toute la complexité des sentiments humains, vraiment humains, éprouvés face à l’argent et ses possibilités.
Une sorte de roman/conte qui explore la dangerosité d’un mal du siècle qui peut tout détruire. Une sorte de génie malin du monde moderne, qui peut saccager ce qu’il reste en nous d’humanité à l’instant où il nous apparaît.
Avec Jocelyne, Grégoire Delacourt crée le personnage populaire qui possède tous les vices du «bon» : ce sont ses qualités qui la mènent à sa perte, et ses défauts qui la convaincront qu’agir au pire est légitime.
Un roman pas si simple qu’il n’y paraît. Un roman juste.
La liste de mes envies, JC Lattès, 2012.
Un roman qui se lit facilement, qu’on prend plaisir à approcher, mais qui ne restera pas gravé dans ma mémoire. Un livre ni bon, ni mauvais en somme, de mon point de vue.