Au départ, il y a une fille qui se demande, comme ça, de but en blanc, où elle en était. Eloïse Pinson connaît son nom grâce à la carte d’identité qu’elle porte sur elle. La photo qui est dessus lui ressemble assez bien. Hormis cela, Eloïse semble avoir tout oublié.
Elle va alors tenter de retrouver ses marques et de s’approprier, pour commencer, cet appartement qui semble être le sien, ce job qu’elle a même pu idéaliser un instant, ses amis, auxquels elle ne s’intéresse plus. Et puis elle va faire la connaissance de cette collègue qui au contraire s’étonne qu’elle s’intéresse soudainement à elle.
La Page Blanche, c’est cet instant de l’oubli qui se transforme en recommencement. C’est aussi un peu cette seconde chance d’une quête de soi par l’oubli de soi.
Eloïse n’est ni réellement amnésique ni revenue miraculeusement d’un séjour chez les extra-terrestres.
Que se passe-t-il donc chez cette jeune femme à l’existence apparemment banale et sans embûches ? C’est justement peut-être la clé du problème….
Le scénario de Boulet, allié aux dessins somptueux de Pénélope Bagieu, est un tour de magie prodigieux.
La page blanche a tout pour plaire : des traits et des couleurs qui rassurent, des expressions qui font hurler de rire, des situations proprement hilarantes et des pensées carnavalesques chahutent avec de très beaux moment d’émotion.
Le duo fonctionne parfaitement : on reconnaît la patte de l’un et l’autre et c’est un vrai plaisir que de les voir unies pour un si bel objet.
Un régal qui nous donne envie, malgré sa jolie fin, de venir reprendre des nouvelles d’Eloïse…
La page blanche, Boulet et Bagieu, Delcourt/Mirages, janvier 2012, 176 pages, 22,95 euros.
j’hésitais à l’acheter ayant peur d’être déçue car je suis une grande fan de Pénélope, mais là tu m’as convaincu 😉
bonne journée !
Gros coup de cœur pour cette bande dessinée.