Cendres, c’est l’histoire de Polly, Moho, Piter, et Hector. Comme dans toutes les amitiés, s’immisce l’épreuve du temps, et les jeunes gens se retrouvent séparés pendant quelques années au terme desquelles ils découvre que l’un d’entre eux les a… définitivement quittés.
Les trois amis qui restent se retrouvent sur la route, accompagnés d’un singe chapardeur et un tantinet catastrophe. Mais quelle mission peut bien les avoir réunis ? Celle d’apporter les cendres de leur ami défunt à l’endroit indiqué par la croix sur un plan…
L’histoire a au moins ceci de drôle : cette histoire de croix comme destination du voyage est d’un comique redoutable. Il faut ajouter à cela que les trois amis sont vite rejoints sur la route par des jumeaux ZZTop dont l’un pourrait se nommer capitaine crochet. Le périple est bien entendu semé d’embuches, de rebondissements, et l’on se demande même où nous amène réellement Álvaro Ortiz.
Ainsi le pauvre Hector est baladé dans son urne et n’échappe que de peu aux flammes d’un trafiquant, l’un des porteurs est poursuivi par les sbires d’un chanteur de country gay amateur de SM, il manque de peu d’être oublié dans le coffre d’une autre voiture, ou de terminer en mer bien loin de ladite croix indiquée sur le plan.
En réalité, il y a dans l’ouvrage d’Álvaro Ortiz un profond sentiment d’amitié que rien ne peut altérer, même les pires tracas. Le tout est amené avec humour, ce qui désamorce la dose de pathos qui serait tentée de s’immiscer dans l’histoire. Cendres est un ouvrage des plus sensible qui a dans sa fin l’aspect d’un conte tiré du réel, et il contient ce que son dessin veut signifier de tendresse, avec ses tons pastels et ces caractères arrondis. Un bel hommage à l’amitié, et à la reconstruction des destinées au nom de la mémoire.
Cendres, de Álvaro Ortiz, Editions Rackham, Avril 2013, 184 pages, 20 euros.