Avec Cockroach, celui que l’on qualifie volontiers de caméléon mêle à nouveau les percussions et les sonorités étranges. L’album, qui mélange de nombreuses influences (jazz, Nouvelle-Orléans, pop) commence par un très percutant Coincidence. Attention ! Percutant mais toujours dans le style de Jay Jay, c’est à dire avec la douceur et la délicatesse qui le caractérisent. Jay Jay Johanson est avant tout un artiste sensible, et c’est ce qui apparaît encore dans ce dernier album. Il avoue d’ailleurs lui-même avoir besoin d’éprouver une certaine mélancolie pour composer (cf interview page suivante).
Le second titre, Mr Fredrickson est un des morceaux les plus forts de l’album, d’ailleurs choisi comme premier single de l’opus. On retrouve sur ce morceau les sonorités hitchcokiennes qui nous plaisent tant, la mélodie évoluant sur deux notes ou peu s’en faut, poussée par un rythme évoquant plus de mystère encore. Un titre sombre, mais contrasté par le martèlement entêtant de la mélodie, et la voix de crooner se baladant tranquillement en chantant son désespoir.
On peut dire que l’on reconnaît aisément le style de Jay-Jay, à sa façon d’allier les ambiances angoissantes avec une certaine ironie, une auto-dérision aussi dans le regarde que se porte le chanteur, et que l’on sent, inexplicablement au sein de ses musiques.
Cockroach est probablement l’un de ses meilleurs albums, et peut-être même celui de la maturité et de l’indépendance musicale absolue.
Cockroach, Jay Jay Johanson, un album à paraître chez Universal le 24 septembre 2013.