Le jeune homme ne cesse de s’interroger sur le sens de la vie, tout en menant une vie de débauche avec ses amis. Lui étant juif, il souhaite épouser son amie d’enfance, catholique (Jenny). Bien entendu, les deux familles ne sont pas d’accord.

Le père de l’anti-capitaliste est peint avant tout comme un penseur entêté, empli de belles idées mais incapable de s’y soumettre. On apprécie grandement les efforts fournis par les deux auteurs pour faire des réflexions Marxistes un schéma somptueusement didactique : la philosophie économique du penseur est ainsi rendue ludique et limpide, en un mot, imparable et terriblement logique, dantesquement incontestable, et doit-on reconnaître, absolument indémodable. Le système économique décrié par Marx était à la fois visionnaire et réaliste, jusqu’à nos jours.
On voit le personnage s’escrimer à diffuser sa pensée à tout va, tentant de gagner quelques sous avec ses ouvrages, tandis qu’il cède à tous les caprices de son épouse, au gré de la croissance familiale : père de plusieurs enfants, il en perdra presque autant à force de vivre dans la misère. Lui qui prêchait la valeur travail se refusait à intégrer une usine, pour ne pas participer au capitalisme.
De fait, Marx est dépeint comme un esclave de ses idées pris au piège par les besoins d’une famille qu’il a engendrée. Certains personnages historiques vont et viennent pour le soutenir ou lui tourner le dos sans préambule. En somme, Marx est à deux doigts d’être tourné en ridicule. Cependant, on reconnaîtra à l’ouvrage le fait de donner rageusement envie d’en savoir davantage sur le personnage, et de se plonger dans son oeuvre, inachevée et titanesque.
Marx, Corinne Maier, Annie Simon, Dargaud, juin 2013, 61 pages, 15 €