Giovanni Manzoni (De Niro) et sa famille s’installent dans le nord de la France, au pays du camembert, afin d’échapper à la Mafia… dont ils ont été une des plus emblématiques familles. Tout ceci se passe sous le protectorat du FBI (T. Lee Jones), et c’est ainsi que la nouvellement nommée famille Blake emménage dans une vielle bicoque au coeur d’un village plutôt tranquille… jusque là.
Evidemment, De Niro dans le rôle d’un mafieux, c’était gagné d’avance (Le parrain 2, Les Incorruptibles). Mais l’installer dans le rôle du mafieux qui se reconvertit en vieil écrivain pantouflard, c’est une tout autre dimension qui s’annonce ! Bizarrement, on va découvrir que dans cette famille où l’on s’attache à ne pas prononcer de gros mots à table, le plus terrible de tous n’est certainement pas le père ! Bien que…

Le potentiel comique de M. Pfeiffer
Michelle Pfeiffer et ses 55 ans bien sonnés, sa sévérité feinte, son espièglerie… et son potentiel comique, déjà aperçu dans le fameux Les sorcières d’Eastwick. Ca, c’était bien trouvé. Avec toujours autant de classe, elle vous sort des répliques au couteau à la manière de Morticia Adams. Cette femme aura tout incarné : Catwoman, Madame de Tourvel, Elvira Hancock, ou une prof perdue au milieu d’élèves délinquants. L’actrice semble être à l’aise dans tous les rôles, et particulièrement dans celui de l’épouse mafieuse qui cache bien son jeu.

Tommy Lee Jones est peut-être, quoi qu’on en dise, le plus attachant des personnages, perdu entre son devoir et ses bons sentiments. On ne sait pas laquelle des deux notions fait avancer l’autre dans son esprit, et c’est là tout l’intérêt d’un film qui pourrait n’être qu’un pastiche de Tarantino et qui en réalité est bien davantage qu’un exercice de style, qui possède une certaine sensibilité que l’on ne retrouve pas chez ce réalisateur.
Luc Besson ne cherche pas à nous faire rire malhonnêtement, ses personnages nous font rire aux éclats de ce qu’ils sont et s’évertuent à cacher : ce qui somme toute paraît bien difficile.

Le propos du film
Derrière cette comédie se cache un drame tout littéraire, philosophique : peut-on vraiment cacher qui l’on est vraiment ? Peut-on vraiment échapper à son passé ? Peut-on vraiment changer, se refaire, et recommencer une autre vie en quittant son monde ?
La famille Black, ou peu importe comment elle se nomme en réalité, ou se nommera plus tard, tente de se ré-approprier une vie et une conduite mais c’est parfois en cherchant à se racheter que tout nous pète à la figure… avec une violence inouïe. En cela, Besson ne rate pas sa sortie, et l’on reconnaît bien la patte de celui qui signa autrefois Léon et Nikita. Un retour aux sources en quelque sorte, mais avec une touche d’humour et d’humilité en plus, ce qui a suffi à nous convaincre amplement.
C’est le 23 octobre 2013 au cinéma.
Malavita, film franco américain de Luc Besson, avec Robert de Niro, Michelle Pfeiffer, Tommy Lee Jones, Dianna Agron…
Celui ci est donc noté dans mes tablettes ! Besson, je me disais bof, mais vu le casting …
Et puis il nous a quand même ébloui par le passé !