L’année des OVNIS
2014 fut une bien étrange année. Peu de films ont suscité autant d’engouement que Mommy mais c’est bel et bien Tom à la ferme du même auteur sorti six mois auparavant qui aura le plus attiré mon attention. Sinon peu de bonnes surprises mais quelques curiosités bien senties qui valaient le détour.
Bizarre vous avez bizarre
2014 est bel et bien l’année des Ovnis. Que ce soient Locke, The young ones, The double ou bien encore Under the Skin, le spectateur a eu le privilège de découvrir cet étrange florilège, véritable leçon de cinéma raffiné. Ces quatre œuvres partageaient toutes un sens de l’image épuré, souvent dépourvu de fioritures inutiles et un véritable objectif auteurisant sans jamais se montrer condescendant envers le public. Véritables tours de force, chacune d’entre elles sont les incarnations d’un autre type de cinéma, prise de risque que peu veulent prendre désormais aujourd’hui.
Les films notables
Pas de véritable chef d’œuvre donc l’année passée même si les films suivants se sont démarqués.
Tom à la ferme
Film canadien de Xavier Dolan avec Xavier Dolan et Pierre-Yves Cardinal
Certes la déferlante Mommy du même auteur aura beaucoup plus marqué public et critique. Pourtant c’est bel et bien ce Tom à la ferme que je retiendrai ; loin des effets superfétatoires du premier, Tom à la ferme est bel et bien l’œuvre de la maturité pour Xavier Dolan, bijou de finesse et d’intelligence, thriller sulfureux et dérangeant à l’image des pas de danse échangés par les protagonistes.
Gone Girl
Film américain de David Fincher avec Ben Affleck et Rosamund Pike : Ici c’est plutôt l’œuvre de la rupture définitive pour David Fincher. Il est loin le temps de l’esbroufe d’un Seven ou d’un Fight Club. Non seulement dans le style où le classicisme narratif adopté déjà dans Zodiac et Social Network fait mouche. Mais aussi sur le fond lorsqu’il délaisse sa pseudo intrigue pour dresser un portrait corrosif de la société américaine.
Black Coal
Film chinois de Yi’Nan Diao avec Fan Liao et Liun Mei Gwei
Ours d’or du festival de Berlin, ce polar chinois esthétisant impose une vraie patte tantôt poétique, tantôt cynique mais présente une société chinoise bien loin des standards habituels. A l’instar de son anti-héros, elle s’éveille avec une sale gueule de bois mais est toujours prête à se défaire des situations les plus inextricables de la plus honorable des façons…ou de la pire.
Only lovers left alive
Film américain de Jim Jarmusch avec Tom Hiddleston et Tida Swinton
Quand Jim Jarmusch s’attaque au mythe du vampirisme, on ne peut s’attendre qu’à un film de marginaux. Mais quels marginaux ; les êtres romantiques de Bram Stocker sont ici perdus dans une société qui les dépasse, trop sages pour le consumérisme de ce monde et trop seuls pour arpenter les errances d’aujourd’hui. La soif éternelle toujours omniprésente devient plus qu’une malédiction, surtout un moyen de perdition que seul l’amour peut supplanter.