Plus que jamais nous devons faire bloc devant la barbarie. Qui est ce « nous » ? Comme l’indique la phrase « Je suis Charlie », il semble que ce nous renferme en lui toutes les personnes qui souhaitent préserver la liberté d’expression. Il porte en lui également tous les gens qui sont prêts à se battre pour ça, non pas avec des armes, mais avec leur pensée, leur intelligence, et surtout leur bonté.
Comme l’a dit Philippe Val sur France Inter, les gens qui ont été assassinés par des hommes armés, militarisés, prêts et donc entraînés à faire la guerre, ces gens-là se battaient justement pour la paix. A travers eux, c’est bel et bien ce désir de paix qu’on assassine. Oui, il y a un fondamentalisme religieux qui aspire à mettre le monde à feu et à sang. Non, nous ne devons pas penser que ces idées sont celles de toute une religion. Mais plus que jamais, nous devons faire bloc devant cette montée de la haine, de quel côté qu’elle vienne.
Le désir de guerre et d’oppression n’est rien d’autre que le fascisme. Ceux qui pensent bien faire en se rangeant du côté du fascisme d’antan pour se protéger du fascisme d’aujourd’hui ne travaillent ni ne pensent pour l’avenir. Si nous devons faire bloc, tous ensemble, nous, ce nous issu de toutes catégories sociales, religions, et contrées de ce monde, c’est contre quelque chose qui se nomme le fascisme, la haine, la guerre.
Plus que jamais, nous devons faire bloc contre toutes ces violences qui se dispersent dans le monde entier depuis des années. Ici, en Syrie, en Irak, mais aussi partout ailleurs dans le monde.
Aujourd’hui, la seule généralisation que l’on puisse faire, c’est que des méchants ont assassiné de vrais gentils. Ces gentils-là ne doivent pas être morts pour rien. D’autres ont perdu la vie, et la perdent encore au moment où ces lignes s’écrivent. Nous ne devons pas les oublier non plus. C’est sans céder à la haine ni à la paranoïa que nous devons réagir et montrer plus que jamais, que ceux qui veulent la paix sont tous ensemble, plus nombreux que les autres, et qu’ils gagneront.
pff… je découvre ce site culturel, le trouve intéressant, j’espérais y échapper au prêt à penser et au politiquement correct, toujours prégnants en France dès qu’on parle de culture, et hop , je tombe sur ce tract qui semble sortit tout droit de Télerama, des Inrocks, ou d’une chronique de FR3….
Bon….nous sommes dans un site culturel, argumentons!.
Prenons d’abord le fascisme. Comme d’habitude, ce mot est employé à tort et à travers, et sert à diaboliser et discréditer tout ce qui n’est pas d’accord avec vous. Dans cette veine, en 2011, le mouvement des jeunesses socialistes a qualifié Sarkozy d' »Adolf Hitler », ce qui en dit long sur l’assiduité de ses membres aux cours d’histoire de terminale.
Pratique dans la discussion, comme tous les mots- valise actuels : « défense de la République », « discrimination », « racisme », « citoyen » etc… .le qualificatif de fasciste ne fonctionne plus, d’une part parce que, comme on le voit plus haut, il ne signifie rien pour les jeunes, et ensuite, parce que le lecteur, à qui on ressort cette grosse ficelle depuis mai 68 se lasse de ces facilités de tribune qui cachent souvent une incapacité à argumenter sur le fond.
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Le fascisme-le vrai- est mort en 45, et les groupuscules de neo-nazillons nostalgiques et racistes actuels sont bien incapables de prendre le pouvoir, par les urnes, (comme l’ont fait leurs sinistres ainés), par un putch militaire, ou par la guerre civile.
Mieux, le « désir de guerre et d’oppression », et l’apologie de la haine pour l’autre, ne sont historiquement pas (on pourrait dire hélas) l’apanage des fascistes. Ou alors, il faut considérer Staline, Mao, l’Ayatollah Khomeini, Pol-PoT, Castro , Ben Laden et Kim Jung Li comme d’aimables représentants de commerce victimes de leur entourage.
Je ne peux que relever, consterné, le raccourci clavier qui assimile l’islamisme radical et le fascisme : cela n’a absolument aucun sens.
Enfin, quant au message désormais mythique « je suis charlie », tout le monde a bien senti son ambiguité fondamentale (et qui a été probablement voulue par son concepteur) : S’il évoque sans conteste l’indispensable défense de la liberté d’expression, nombre de ses « afficheurs » sont loin d’adhérer aux thèses extrèmement tranchées et ouvertement intolérantes du journal ( en gros, comme le précisait une de ses couvertures, « toutes les religions, c’est de la merde », ce qu’on ne peut qualifier, sauf à être malhonnête, comme un message de paix, de concorde et de respect des autres et de leurs opinions).
En ce sens, les gens de Charlie hebdo étaient peut-être de charmants garçons dans le privé, mais on ne peut les qualifier de « vrais gentils » et d’innocents, et il est un peu facile de les dédouaner ainsi d’une quelconque responsabilité. Certes ils n’ont tué personne eux-mêmes, et la barbarie est incontestablement en face, mais le nombre de pauvres gens innocents tués sur la planète suite à leurs choix éditoriaux délibérément provocateurs devrait tempérer un peu à mon sens les dithyrambes et les flots d’admiration.