L’année dernière, nous avons eu notre floppée de Blockbusters. On aime autant ce genre que le cinéma d’art et d’essai, car il faut de tout pour faire un monde. Notre spécialiste du genre, François, vous a parlé d’Avengers, et de bien d’autres grosses productions.
Pour ma part, j’ai mis un certain temps à parler de « The amazing Spider-Man II ». Le premier épisode m’avait laissé sur ma faim : pourquoi refaire à tout prix une série de Spider-Man ? Sam Raimi avait abordé le sujet en trois volets, et avec beaucoup de brio, offrant un ténébreux premier film, suivi d’un second vraiment excellent.
On découvrait dans cette série James Franco, qui a fait ses preuves dans d’autres genres depuis. Le casting ne s’arrêtait pas là puisqu’une Kirsten Dunst venait donner la réplique à l’acteur principal, Tobey Maguire, à notre grand regret mal aimé par certains dans ce rôle alors que nous le considérions comme le choix parfait. Willem Dafoe offrait une prestation du tonnerre, incarnant un frelon vert complètement déjanté, charismatique à souhait. Alfred Molina a relevé le défi et incarné à son tour un Dr Otto Octavius hors du commun, unique, portant complètement le film sur ses épaules.
De l’avis de tous, et de Sam Raimi lui même, mieux vaut ne pas parler du troisième volet, trop riche en méchants, mal centré et confus.
A l’arrivée d’une nouvelle série dirigée par Marc Webb, mon avis était partagé. Pourquoi renouveler l’expérience dix ans plus tard ? Que vient faire ce réalisateur dans cette catégorie ? Bon, ok… Andrew Garfield est un jeune homme prometteur… Une fois vu, il m’a laissé un drôle de goût : comme un bonbon trop adolescent.
J’angoissais un peu avant de voir le second tome, mais je suis quelqu’un d’obstiné. Je n’ai pas été déçue. Bien sûr, j’ai eu peur : là encore, nous voici face à deux méchants. Brrrr et bien sûr les Osborne ne sont pas pour rien dans cette histoire. La différence, c’est l’intrusion de ce côté merveilleux qui est accordé dans l’épisode de la découverte des origines biologiques de Spider Man. Qui était son père ? Pourquoi a-t-il disparu ? Ce côté-ci de l’histoire est amené à mon sens de façon assez habile, au milieu d’un scénario déjà assez complexe.
Radicalement, les héros des deux séries de Sam Raimi et Marc Webb ont quelque chose en commun (d’être Spider Man pardi) mais sont vraiment différents. Les puristes reprocheront à l’un ou à l’autre des réalisateurs de s’éloigner de l’histoire originale : ce n’est pas mon domaine, je n’ai pas lu la série complète et ne connais pas la genèse du héros (méa culpa). (François peut peut-être nous éclairer ?) Mais l’idée d’avoir deux séries portant sur la même histoire avec deux visions si différentes est assez sympa. En fait, Marc Webb a su, dans ce second volet, se détacher de la première série : et on l’en remercie, car dilapider des millions pour faire un remake ça fait mal au coeur, tout de même.
Là où j’ai trouvé cet épisode très très fort, c’est dans son traitement de l’histoire d’amour. Hors de question de spoiler, mais si une chose réunit à nouveau les deux héros, c’est le fait qu’ils soient maudits. Toutefois, l’un l’est plus que l’autre. Ici, Marc Webb a donné une incroyable profondeur à son épisode, à son héros, et donne beaucoup d’espoirs concernant le prochain tome qui devrait sortir… d’ici 2018 ! Le casting vient juste d’être lancé par Sony ! 🙂
On espère que le réalisateur gardera sa retenue, et l’élégance dont il a fait preuve pour ce deuxième épisode, qu’il ne tombera pas dans un excès identique à celui de Sam Raimi : il sait déjà qu’il le regretterait !