Un oubli à réparer
Contrairement à une idée reçue, la phase finale de la deuxième guerre mondiale ne s’est pas limitée au débarquement de Normandie puis à l’offensive allemande sur les Ardennes durant l’hiver 1944-45. Hitler avait ordonné la formation de poches sur la côte atlantique, telles Royan, Lorient, Saint Nazaire ou Dunkerque dans le Nord. Or, il y eut de durs combats, qui furent des occasions pour la nouvelle armée française de gagner le respect des Alliés mais aussi l’occasion de dures souffrances pour les populations civiles. Tout l’objet du livre de Stéphane Simonnet, chercheur associé à l’université de Caen, est de nous proposer de découvrir le détail des évènements survenus dans ces « poches » et d’évaluer leur impact stratégique. Une entreprise digne d’intérêt !
Dernier acte
Les poches de l’Atlantique fourmillent de détails sur des régions qui subirent jusqu’en1945 le joug nazi, avec leur cortège de souffrances. On y apprend par exemple que Belle-île-En-Mer fut occupée, sévèrement, jusqu’à la fin. On y apprend aussi qu’il fut difficile de transformer les FFI en forces militaires plus classiques, malgré le soutien logistique de l’armée américaine également présente sur le terrain. Et que, loin s’en faut, les éléments de la Wehrmacht (et de la Kriegsmarine) se sont révélés de redoutables adversaires… Pour un résultat stratégique quasi nul : les alliés ont assiégé les poches, sans donner l’assaut et en concentrant l’essentiel des troupes sur la guerre de mouvement vers le Rhin. Près de 100 000 soldats allemands ont été retenus dans ces « poches » pour rien.
Pour autant, cet ouvrage souffre d’un problème de structure, malgré la manne d’informations dont il recèle…
Problèmes de méthode
En effet, Stéphane Simonnet a choisi de présenter chacune des « poches » de la même manière : forces en présence de chaque côté, personnalité des officiers, déroulement des opérations, issue finale de la confrontation. Du coup, son récit, très bien documenté, souffre de cette structure répétitive. Une autre présentation eut été possible, plus générale et plus chronologique.
Recommandé pour les passionnés (nombreux) de l’histoire de la seconde guerre mondiale en France.
Sylvain Bonnet
Stéphane Simonnet, Les poches de l’Atlantique, ISBN 9791021004924, Tallandier, mai 2015, 315 pages, 20,90€