A la recherche du temps perdu
Alors que le MI6 est sur le point d’être démantelé, James Bond doit faire face à une redoutable organisation tentaculaire avec, à sa tête, un fantôme énigmatique issu de son passé.
De prime abord, il est difficile d’apprécier cette nouvelle mouture des aventures de 007. Décousue par moments, raccordée parfois maladroitement aux trois précédents volets et donnant de temps à autre aux pires incongruités que la franchise avait abandonné, Sam Mendes sur Skyfall notamment fut le porte étendard d’une saga plus mature voir plus réaliste. En outre, l’année fut déjà chargée en supers espions du corrosif Kingsman, au très gentleman attitude des Agents très spéciaux en passant par les exploits surdimensionnés de Tom Cruise dans son impossible mission.
Le reboot de la saga amorcé depuis Casino Royale, porté par Daniel Craig et sublimé par Sam Mendes avec Skyfall se voulait plus mature, plus réaliste et surtout proche de genres classiques comme le film noir (pour Casino Royale) ou le western par moments (pour Skyfall). Skyfall justement puisait habilement dans les fondamentaux de la série pour mieux la déstructurer et poser les bases d’une nouvelle ère. Avec Spectre, Mendes ne trahit-il pas ces principes en introduisant de nouveaux gadgets facétieux et esbroufe mal sentie ?
La question si elle doit être posée ne correspond pas après mûre réflexion aux véritables enjeux de ce volet. Tout comme Skyfall, Spectre prend racine dans l’Histoire même de 007. D’ailleurs le magistral plan séquence d’ouverture annonce la couleur ; le film sera tout du long un clin d’œil esthétique aux aventures d’antan : Vivre et laisser mourir, Bons baisers de Russie, L’Homme au pistolet dor, Rien que pour vos yeux jusqu’au récent Quantum of Solace. Mendes fait visiter au protagoniste sa propre légende entre passé, présent et futur ponctuant chaque scène de morceaux de bravoure élégamment filmés (la scène du train) ou de faits d’armes confinant au ridicule (humm la scène de l’hélicoptère). Pourtant la force et la faiblesse du film réside dans la vision sacrément culottée de Sam Mendes. S’il redonne les lettres de noblesse au légendaire espion après l’avoir démystifié c’est pour mieux parodier à demi-mot l’essence même de ses aventures. Surtout malgré de sérieux accrocs, Mendes boucle le parcours initiatique de l’ensemble du reboot : de simple espion, Bond devient l’invincible héros des années soixante-dix avec tout ce que cette velléité sous-entend et entend. Sauf que pour y parvenir, Daniel Craig aura suivi une véritable odyssée christique avec son lot de pertes et de tortures physiques et mentales.
Comme évoqué au préalable, difficile d’apprécier vraiment ce nouvel opus ; mais il faut reconnaître la pertinence et surtout le courage des orientations cinématographiques de Sam Mendes dont l’identité néoclassique séculaire se confond aux côtés de JJ Abrahams et James Gray.
Film britannique de Sam Mendes avec Daniel Craig, Christopher Waltz, Ralph Fiennes, Monica Belluci et Lea Seydoux. Durée 2h30. Sortie le 11 novembre 2015
Ce n’est plus comme avant certes, mais ça reste un James Bond, ça suscite de l’envouement les premiers semaine puis hop on commence a réfléchir a la prochaine épisode
Mouais mouais mouais…
Non non non…
Je n’accroche pas du tout à l’univers James Bond. Ce héros m’ennuie profondément, quel que soit l’acteur qui l’incarne.