La rivalité opposant Superman au Chevalier Noir de Gotham alors qu’une menace plus grande pèse sur le monde.
Trois après Man Of Steel, Snyder reprend la destinée du fils de Krypton en l’opposant ici au Dark Knight. Projet aussi ambitieux que délicat, ce nouveau volet mettant en scène les héros de la maison DC Comics relevait plus de la gageure que du chef d’œuvre annoncé. L’inquiétude était donc de mise après un Man of Steel catastrophique ( et ce sans compter les autres casseroles de Snyder, 300 et Sucker Punch en tête).
Pourtant dès les premières minutes, grâce à une exposition ordonnée abandonnant le montage épileptique de Man of Steel, Snyder parvient à donner vie aux motivations des deux héros costumés et fait vivre la controverse les concernant, ce de manière crédible.
Malgré des maladresses évidentes et un Jesse Einsenberg irritant au possible, l’antagonisme des deux étendards DC comics donne lieu à bon nombre de bonnes interrogations, la question du pouvoir en tête et de son fonctionnement. Par moments, on se demande même dans quelle mesure Christopher Nolan, crédité à la production, fut proche de la caméra tant son empreinte préexistante au scénario semble flagrante à l’écran au niveau de la mise en scène. Le scénario quant à lui jongle avec deux sagas majeures de l’Homme d’Acier et du Chevalier Noir, à savoir Dark Knight Returns et Superman Doomsday. Bien qu’antinomiques, les œuvres de Miller et Jurgens se juxtaposent astucieusement malgré quelques raccourcis faciles. Et si le final compte son lot d’effets pyrotechniques, il sera préférable de retenir de ce chapitre héroïque, la première heure et demi assez fascinante par rapport à l’historique du cinéaste. Dépourvue d’esbroufe, réflexive sans s’agrémenter des idéaux parfois nauséabonds présents dans Sucker Punch ou 300, cette longue introduction opposant les caractères nocturnes et solaires des deux protagonistes donnent au-delà d’un ton mature, une véritable humanité à l’ensemble. Chose assez rare et plutôt caractéristique de la maison concurrente. La conclusion dramatique mais aussi ouverte de l’ensemble affine un travail en nette progression.
Car même si ce n’est point un bon film, ni même un bon produit, ce Superman Batman devient un ovni déroutant qui déplaira à bon nombre de spectateurs. Quand bien même il s’agit du meilleur film de Snyder depuis l’Armée des morts.
Film américain de Zack Snyder avec Ben Affleck, Henry Cavill, Jesse Eisenberg