La mort des césars, Rome reste à découvrir

 

 

 

L’amateur devenu historien?

Joël Schmidt, écrivain et historien, poursuite sa carrière depuis plus de quarante ans dans le milieu éditorial. Il a récemment publié une biographie d’Hadrien plutôt enlevée et réussie. Ici, il nous livre un essai sur la mort des césars, compilant des récits de décès d’empereurs de César lui-même (même si ce dernier ne fut jamais empereur, passons car il s’en explique dans sa préface) à Romulus Augustule, déposé en 476 par le barbare Odoacre, marquant ainsi la fin traditionnelle de l’empire romain d’Occident.

 

De la  littérature, sans plus…

 

Dès le début, Schmidt annonce la couleur : il va les faire parler, ces empereurs (pardon d’utiliser cette redondance du sujet si à la mode…), dévoiler leurs pensées au moment de passer de vie à trépas. Le critique, amateur de science-fiction depuis son enfance (vive Star Trek et Robert Silverberg) a envie de dire pourquoi pas…Sauf qu’ici nous ne sommes plus dans l’Histoire mais dans la littérature (l’auteur de ces lignes a aussi été formé à la Sorbonne) … C’est la démarche même qui pose problème. Prenons par exemple le chapitre sur Caligula. Rien n’aide à comprendre le parcours d’un prince certainement atteint d’un trouble mental mais porteur aussi d’un projet politique : ressusciter la monarchie orientale, hellénistique de son ancêtre Marc-Antoine. De cela, Schmidt n’a cure (on renverra donc à la biographie de Daniel Nony) et c’est dommage…

 

 

Sylvain Bonnet

 

Joël Schmidt, La mort des césars, Perrin, ISBN 9782262050467, septembre 2016, 334 pages, 21,90 €

About Sylvain Bonnet

Spécialiste en romans noirs et ouvrages d'Histoire, auteur de nouvelles et collaborateur de Boojum et ActuSF.