L’Elysée sous l’occupation, un palais très convoité

Un journaliste passionné d’Histoire

 

Membre de la rédaction du journal Valeurs actuelles et chroniqueur au Figaro Magazine, François d’Orcival a aussi eu un parcours politique, marqué par un engagement de jeunesse en faveur de l’Algérie française. Il a également écrit sur les marines ou la Gestapo et a publié deux ouvrages sur l’histoire du palais de l’Elysée : Le roman de l’Elysée (Robert Laffont, 2011) et L’Elysée fantôme, les années noires dont est tiré cette édition de poche dans la collection Tempus de chez Perrin.

 

Histoire d’un palais désert

 

Que nous raconte donc François d’Orcival ? Que l’Élysée a été abandonné par Albert Lebrun, dernier président de la IIIième République et personnage bien pâle qui ne fut d’aucune utilité pour le pays au moment de la débâcle. Le 14 juin 1940, les allemands viennent y dresser leurs couleurs devant le concierge médusé. Ce lieu de pouvoir n’abrite alors plus rien : devenu président du conseil, Pétain obtient grâce à Laval les pleins pouvoirs de l’assemblée nationale le 10 juillet 1940. Lebrun s’éclipse sur la pointe des pieds tandis que de Gaulle tonne de Londres et appelle à la résistance. Désert, l’Élysée est pourtant très bien entretenu. Darlan s’y installe même quelques semaines en 1942 après avoir été évincé par Laval. En 1944, Pétain songera à s’y installer afin de passer le relais à son ancien disciple mais les allemands l’en empêcheront tandis que les américains songeront à s’y installer… Et ce n’est qu’en 1947 seulement que le palais de Napoléon sera à nouveau occupé par un président, Vincent Auriol. Voici là un bel ouvrage de vulgarisation historique.

 

Sylvain Bonnet

 

François d’Orcival, L’Elysée sous l’occupation, Perrin Tempus, mars 2017, 320 pages, 9 €

About Sylvain Bonnet

Spécialiste en romans noirs et ouvrages d'Histoire, auteur de nouvelles et collaborateur de Boojum et ActuSF.