Un phénomène éditorial
Les romans de Craig Johnson font l’objet d’un véritable engouement en France et ont permis la réussite des éditions Gallmeister. Johnson allie un sens inné du récit à des personnages solides, ancré aussi sur une bonne connaissance de l’Ouest américain. On sent aussi l’influence de Burke ou Crumley sur lui, de Tony Hillerman également. Enfin, ces romans ont fait l’objet d’une adaptation à la télévision sous forme de série, un indice supplémentaire de son succès. Et voilà donc La dent du serpent, dixième volume des aventures de Longmire traduit en France.
Gamin fugueur, mormons & co
Le shérif Walt Longmire, accompagnée de son adjointe Vic (sa maîtresse) met la main sur un gamin fugueur qui vit chez une vieille folle. Il s’agit de Cord, un jeune qui vient de s’échapper d’une secte mormone. Sa grand-mère vit non loin et Longmire commence à enquêter sur le jeune homme, dont la mère a disparu. Il se rend dans la communauté dont est issu le jeune homme et rencontre son patriarche, le vieux Lynear, qui déclare ne pas connaître Cord. Plus L’enquête de Longmire avance, plus les choses s’obscurcissent, surtout quand un autre vieillard surgit pour protéger Cord et prétend être Orrin Rockwell, mormon mort au XIXe siècle.
Le succès d’une franchise
La dent du serpent fonctionne diablement bien, Johnson ayant auparavant défini son « cahier des charges » : narration à la 1e personne, description de l’Ouest américain, goût prononcé pour les intrigues alambiquées (à la manière de Chandler). Il y a un peu de pathos à la fin vis-à-vis de Vic mais… ça passe. Voilà un bon roman qui procure du plaisir à son lecteur (surtout s’il est un amoureux de l’Ouest américain), donc ne boudons pas notre plaisir.
Sylvain Bonnet
Craig Johnson, La dent du serpent, Gallmeister, traduit de l’anglais par Sophie Aslanides, mai 2017, 376 pages, 22,80 €