Au croisement de l’histoire et de la médecine
Agrégé d’Histoire, Stanis Perez est coordinateur de recherche à la maison des sciences de l’homme. Il travaille beaucoup sur l’histoire du corps des dirigeants. A ce titre, il a publié La santé de Louis XIV (Champ Vallon, 2007) et La santé des dirigeants français de François Ier à nos jours (Nouveau Monde, 2016). On lui doit également Une histoire des médecins, que Perrin vient de rééditer en poche chez Tempus. Ici il s’intéresse plus particulièrement aux Rois et à leur façon d’incarner l’Etat, incluant aussi Napoléon.
Une histoire de l’incarnation
Il ressort du Corps du roi qu’incarner l’Etat pour les rois de France ne fut pas une mince affaire. Au Moyen-âge, chroniqueurs et publicistes, souvent des religieux, ne savent pas comment finalement traiter la thématique du corps. Les représentations sont stylisées, correspondant à des idéals-types, y compris pour les reines. La folie de Charles VI marque un tournant. Avec ce souverain, le corps défaille alors que le roi garde sa légitimité et continue d’incarner le pays : la folie du roi est-elle alors le signe d’une maladie de l’État. A la Renaissance, les choses changent de façon déterminante : les rois doivent être beaux, nobles et exemplaires d’une manière ou d’une autre) manifestant ainsi leur puissance et ce jusqu’à Louis XIV. Les choses changent ensuite, progressivement.
Voici un ouvrage qui invite à la réflexion.
Sylvain Bonnet
Stanis Perez, Le corps du Roi, Perrin, février 2018, 480 pages, 25 €