Écrivain et journaliste, collaborateur du Figaro Magazine et du Point, Rémi Kauffer est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont une grande partie axée sur l’histoire de l’espionnage. Citons OAS. Histoire d’une guerre franco-française (Seuil, 2002), L’Arme de la désinformation et surtout Histoire mondiale des services secrets de l’Antiquité à nos jours (Perrin, 2015), qui a connu un vif succès. Avec Les maîtres de l’espionnage, il propose une étude de 55 membres de cette profession mystérieuse.
Familles d’espions
Ces 55 personnages sont classés en sept familles : les grands patrons, les agents de terrain, les versatiles, les agents action, etc… Remi Kauffer exhume donc des figures connues comme l’ambigü amiral Canaris, chef de l’Abwehr ou Beria. On découvre aussi des histoires moins connues comme celle de Kang Pheng (Kauffer lui a consacré un livre en 1987), le spécialiste des services secrets de Mao. On y découvre aussi que le grand père de l’actuel adjoint au logement de la ville de Paris avait un grand-père qui espionnait en Israël pour le compte de l’URSS. Un espion, homme de l’ombre travaille parfois contre de l’argent mais est souvent mû par une idéologie : Kim Philby est ainsi un archétype.
Un livre passionnant
On comprend pourquoi Graham Greene ou John Le Carré, grands écrivains, ont un jour été espions et ont écrit dessus. Il s’agit d’hommes et de femmes travaillant dans le clair-obscur, dans l’occulte, ombres d’une conspiration qui agite le monde pour certains. Le public n’a pas fini de rêver. Un bémol toutefois : Marius Moutet n’a pas été pas ministre des affaires étrangères du front populaire mais ministre des colonies (page 360). Ceci sera certainement rectifié lors d’une édition ultérieure.
Sylvain Bonnet
Remi Kauffer, Les maîtres de l’espionnage, Perrin, novembre 2017, 500 pages, 26 €