Un homme avec beaucoup de cordes à son arc
Journaliste, ancien rédacteur en chef du Parisien magazine, François Vey enseigne aussi à l’université Paris Dauphine. On lui doit un Chirac de A à Z (Albin Michel, 1995), coécrit avec Emmanuel Hecht (maintenant au Figaro magazine) et un livre avec un des derniers réalisateurs français, Patrice Leconte, Le dictionnaire de ma vie (Kero, 2017). Il donne ici un ouvrage sur la tour Eiffel dans la collection « vérités et légendes » de Perrin.
Une vieille dame pleine de secrets
On apprend plein de choses grâce à cet ouvrage. Par exemple, Gustave Eiffel n’est pas le concepteur de la tour, conçue par deux ingénieurs (Maurice Koechlin et Emile Nouguier) et un architecte (Stephen Nouvestre). Par contre, Eiffel (d’origine rhénane, il a changé de nom suite à la germanophobie engendrée par la défaite de 1870) se révèle un entrepreneur hors pair, vendant le projet aux institutions et réussissant à mener le projet à son terme, grâce à l’aide de deux anciens communards: Jean Compagnon, qui en tant qu’ouvrier va l’aider à « contrôler » les tensions sociales sur le marché, et Edouard Lockhroy, ministre du commerce et ami de Clemenceau, qui va favoriser son projet.
Beaucoup de répétitions…
La tour Eiffel a servi en 1914 à l’armée pour espionner les allemands, ensuite pour la radio, puis pour faire de la pub pour Citroën et enfin comme antenne télé dès la seconde guerre mondiale pour une chaîne allemande à destination des blessés. On y apprend que Jacques Chirac a rentabilisé la tour, propriété de la ville de Paris (pas mal pour un type qu’on a accusé d’être un gros nul…). L’ouvrage est donc très sympathique et instructif mais souffre de répétitions. On aura compris au final qu’Eiffel a gagné beaucoup d’argent grâce au canal de Panama (il fera de la prison) et qu’il fera tout ensuite pour se distinguer comme philanthrope… Au final il ne reste plus qu’à aller visiter cet édifice célèbre mais boudé par les parisiens (nous sommes d’incroyables snobinards).
Sylvain Bonnet
François Vey, La tour Eiffel, Perrin « vérités et légendes », septembre 2018, 256 pages, 13 €