Un aéropage d’historiens prestigieux
Pour cette histoire mondiale des cours, Perrin a fait appel à , rédacteur en chef adjoint du magazine Historia, et à Thierry Sarmant. Ce dernier a publié La France et le monde (Perrin, 2014) et un Louis XIV homme et roi (Tallandier, 2012). Il dirige aussi la collection « Portraits historiques » chez Belin. Pour analyser le phénomène des cours, ils ont fait appel à des historiens prestigieux comme Jean-Paul Bled ou Alexandre Maral mais aussi à des non-professionnels comme Laurent Stéfanini.
Des fonctions diverses
De cet ouvrage collectif, quelques grandes lignes émergent. La cour est une institution de représentation et ce dès l’antiquité comme en Perse où à Rome, manifestation de la puissance du souverain. A Byzance, l’Empereur ne parle pas et c’est un fonctionnaire, le logothète qui parle et interroge les visiteurs étrangers. La cour peut aussi avoir des fonctions administratives. Dans le royaume de France, c’est de la cour que naissent le parlement et la chambre des comptes.
Un monarque invisible ou accessible, toujours en majesté
Le monarque, impérial ou royal, est au centre de la vie de la cour. En Chine, on ne le voit pas et le mystère autour de sa personne est une manifestation de son pouvoir et de sa légitimité. En Espagne au XVIe siècle, l’accès au Roi est limité également tandis qu’en France, dès le Moyen-âge, le Roi se montre à ses courtisans voire à son peuple. Car la cour est une manifestation du pouvoir, même dans des monarchies constitutionnelles. Et ces cours s’influencent : Jean-Paul Bled démontre avec talent combien l’Autriche et l’Espagne se sont inspirées de l’étiquette de la cour bourguignonne : Louis XIV la récupérera ensuite.
Un ouvrage qui plaira aux amateurs tout en restant accessible au grand public.
Sylvain Bonnet
Thierry Sarmant & Victor Battagion (sous la direction de), Histoire mondiale des cours, Perrin, janvier 2019, 448 pages, 25 €