Un prince écrivain
Il s’agit d’une réédition d’un ouvrage paru en 1998 écrit par Michel de Grèce, descendant des Orléans et des Romanov. Ce dernier aime à mêler littérature et histoire dans des ouvrages fortement inspirées par son histoire familiale (n’oublions pas qu’il descend directement de Louis XIV). C’est le cas ici lorsqu’il évoque le destin de Charlotte de Saxe-Cobourg, petite fille de Louis-Philippe et épouse de Maximilien de Habsbourg, éphémère empereur du Mexique. Triste et tragique figure de l’histoire au demeurant…
Un destin romanesque
Tout dans la vie de l’impératrice Charlotte – interprétée à l’écran avec poésie par Bette Davis dans Juarez de William Dieterle – invite à rêver ou à cauchemarder. Princesse bien née, elle grandit dans un environnement familial assez froid, ses parents étant plutôt mal assortis. Notons qu’elle porte le prénom de la première épouse de son père, morte en couches. Elle se marie à Maximilien d’Autriche, frère de François-Joseph, homme étrange (homosexuel ? La rumeur a couru mais Michel de Grèce n’en parle pas) dont elle écrira qu’il ne l’avait jamais touché. En tout cas, Charlotte avait un rêve, celui de régner, d’être une princesse de conte de fées. Elle crut que ce rêve se réaliserait au Mexique. Elle y perdit ses illusions, son mari. Sa raison vacilla, les crises de folie se firent de plus en plus fréquentes. Etait-elle la mère de Maxime Weygand ? Laissons l’imagination voler avec le beau livre de Michel de Grèce…
Sylvain Bonnet
Michel de Grèce, L’impératrice des adieux, Plon, mai 2019, 416 pages, 23 €