Un historien du Moyen-Age
Professeur d’histoire médiéval à l’ENS-LSH de Lyon, Sylvain Gouguenheim, spécialiste des chevaliers Teutoniques -on lui doit un excellent Tannenberg (Tallandier, 2012) consacré à la bataille du même nom -, s’est fait connaître un essai assez polémique, Aristote au monde Saint-Michel (Seuil, 2008), où il remettait en cause la thèse selon laquelle l’Occident avait repris contact avec la culture antique grecque via les Arabes en Andalousie ou en Sicile. Il a également sorti une excellente biographie de Frédéric II (Perrin, 2015). Ici, il a réuni une brochette d’historiens pour analyser la notion d’Empire médiéval.
Trois types d’empires
Dans son introduction, Sylvain Gouguenheim explique avoir dressé une typologie : d’abord les empire mondes à vocation universelle, comme celui des Carolingiens ou des Abassides ; ensuite des empires « clos », « cantonnés » comme le Japon et enfin des empires éclatés comme celui des Plantagenets ou des Normands. Toute typologie peut avoir ses limites – l’Empire Byzantin relève par exemple, selon le moment de son histoire, de la première et de la troisième catégorie -, peu importe ici, voyons la valeur des contributions.
Des textes de valeur
Marie-Céline Isaïa analyse avec clarté les paradoxes et les fragilités de l’Empire carolingien, idem pour Gouguenheim lui-même pour ce qui concerne le Saint-Empire romain Germanique (classé dans la troisième catégorie ?). L’empire abbasside est très bien peint (on incite le lecteur curieux à se pencher sur les ouvrages de Gabriel Martinez-Gros). On peut signaler également la contribution de Pierre Baudoin pour les Normands. Et les empires extra-européens ne sont pas oubliés : on trouve le Japon et l’Empire Inca. Tous ces textes sont d’excellentes introductions à l’histoire de ces empires qui ont marque la période médiévale.
Sylvain Bonnet
Sylvain Gouguenheim (sous la direction de), Les empires médiévaux, Perrin, avril 2019, 396 pages, 24,50 €