De l’utilité des commémorations
Journaliste au Point, François Malye avait publié aux éditions La Boétie en 2014 un ouvrage qui revenait sur de Gaulle à travers 95 mini-chapitres introduits par une question posée sur tel ou tel aspect de l’œuvre et la vie du grand homme. Les éditions Perrin, à l’occasion de la commémoration de sa mort, rééditent fort opportunément cet ouvrage. Disons-le de suite, c’était une très bonne idée.
A l’intention du grand nombre
Même si de Gaulle est connu, très connu, le grand public est loin de tout savoir de lui. Cet ouvrage permet de revenir sur un certain nombre de sujet, du plus trivial (« avait-il des amis ? » ou « Aimait-il les femmes ? ») au politique (par exemple « a-t-il lâché l’Algérie ? » ou « que pensait-il de François Mitterrand ? »). François Malye fait donc le point avec clarté et minutie.
Et un peu d’humour
Un chapitre léger, agréable dans ces temps difficiles, attire l’attention du lecteur sur l’humour sarcastique du Général. Quelques traits :
« Durant une chasse à Rambouillet, un invité, impressionné, déclare :
-Que d’émotions ! C’est vraiment comme à la guerre.
-Oui, à une différence près, lui rétorque de Gaulle. A la guerre, le lapin tire. »
Et :
« En Chine, c’est la révolution culturelle et Etienne Burin des Roziers rapporte à de Gaulle que des affiches injurieuses s’en prennent aux dirigeants de la France et des États-Unis : « c’est bien la première fois que je me fais traiter de chiens par des pékinois. »
Pour finir :
« Maurice Schumann et de Gaulle se promènent et tombent sur deux prostituées françaises établies dans la capitale britannique. L’une d’elle tend sa photo au général en chef de la France libre et lui demande un autographe : « À madame Ginette Dupont, qui a travaillé pour l’entente cordiale. »
Recommandé.
Sylvain Bonnet
François Malye, de Gaulle les grandes questions, Perrin « Tempus », novembre 2020, 256 pages, 7 €