Tout vient d’Athènes ?
On dit souvent que la démocratie est née en Grèce en général et à Athènes en particulier mais de manière imparfaite. Songeons que les femmes et les métèques (étrangers mais inclus dans la vie économique de la cité) étaient exclus du corps civique. Christophe Pébarthe, maître de conférences à l’université Bordeaux Montaigne, spécialiste d’historie grecques, revient sur ces idées en repartant des documents disponibles, dont les pièces de théâtre, et propose une relecture radicale.
Une pratique démocratique à relire
La grande différence dans la pratique démocratique entre « nous » et « eux » est qu’il n’y a pas de représentation. Le peuple, le démos, s’assemble au sein de la Boulê, élit et juge le cas échéant les magistrats, vote des lois, prononce des peines d’ostracisme, etc… Une notion centrale ici, celle de Parrhèsia, autrefois travaillée par Michel Foucault, liée à la prise de parole de l’orateur, et il faut savoir ici si elle implique l’égalité et comment elle se conjugue avec le démos. C’est assez abscons pour qui ne connaît pas la langue et la culture grecque sans parler des subtilités de la démocratie athénienne. Intéressant.
Sylvain Bonne
Christophe Pébarthe, Athènes l’autre démocratie, Passés composés, mai 2022, 316 pages, 23 euros
