Une longue attente
Enfin roi ! En 2022, le prince Charles, l’éternel prince de Galles, a succédé à sa mère Elisabeth II après avoir été son héritier pendant soixante-dix ans, un record. Philip Kyle, ancien employé de la fondation de Charles, The Prince’s Trust, lui consacre ici une biographie, dont on connait certains éléments, notamment son mariage (raté) avec la médiatique Diana Spencer.
Une vie de prince

De fait, Charles ne fut jamais un enfant comme les autres. Il a vécu dans l’ombre de sa mère, reine à l’emploi du temps millimétré, peu démonstrative affectivement : il en a souffert. Il a pour autant été éduqué dans les meilleurs établissements du royaume, a été dans la Marine et s’est investi dans des causes : l’environnement bien sûr et il fait figure de précurseur, les médecines alternatives, des causes sociales aussi. On le découvre également détracteur de l’architecture moderne. C’est en tout son mariage avec Diana qui le fait passer au premier plan et c’est là que se noue son drame
Le mal-aimé
Le peuple britannique aimait Elisabeth II, adorait Diana et apprécie aujourd’hui William. Charles n’a jamais suscité d’enthousiasme populaire. D’un tempérament réservé, maniant un humour plutôt caustique, Charles est au fond mal connu et a été très critiqué, notamment pour sa liaison « adultère » (pouffons) avec Camilla Parker-Bowles. Les médias britanniques, notamment les tabloïds, l’ont même accusé d’avoir comploté l’assassinat de sa première femme (pouffons encore). Charles a en tout cas essayé par la suite, parfois maladroitement, de moderniser l’institution royale. Et il a aujourd’hui fort à faire quand on voit la tentation « républicaine » pointer dans certains pays du Commonwealth comme le Canada ou l’Australie. Cette biographie montre bien cela. Le voilà roi, bon courage au roi.
Sylvain Bonnet
Philip Kyle, Charles III, Perrin, octobre 2022, 464 pages, 24 euros